Année : 2022

Budget 2023 : les caisses communales sont vides

Budget 2023 : les caisses communales sont vides

Le Conseil communal se réunissait hier pour la dernière fois de 2022. Entre autres points de l’ordre du jour, le plat de résistance était le budget 2023. Et notre groupe est particulièrement inquiet pour l’avenir. En cause, des dépenses qui explosent et des réserves qui fondent comme neige au soleil.

Au nom du groupe EPY, Bertrand Custinne a d’abord dénoncé un dossier incomplet. Alors qu’il s’agit du document de référence – le plus important donc – de la vie communale des mois à venir, plusieurs annexes obligatoires sont absentes. Impossible dès lors pour les conseillers communaux de prendre connaissance des priorités du Collège pour 2023, pas plus que des objectifs en matière de personnel ou encore de savoir quelle est la situation des emprunts communaux. Ces manquements sont regrettables à l’heure où les finances communales n’ont jamais été aussi critiques et où le personnel de l’administration n’a jamais paru si démotivé et sous pression.

Après ces réflexions de forme, nous avons abordé le fond du problème :

+41 %, voilà le chiffre à retenir de l’augmentation des dépenses de personnel et de charge d’emprunt entre 2018 et 2023.

Si la conjoncture actuelle ainsi que certaines contraintes (indexation des salaires, prix de l’énergie, augmentation du prix des matériaux, dossier des pensions des agents communaux, etc.) peuvent apporter quelques explications, le reste relève strictement de choix politiques et, selon nous, d’un manque de planification et d’anticipation.

Avec pour conséquence de réduire la possibilité de dégager des bonis permettant des petites dépenses d’investissement. Sans un rapide sursaut, recourir à l’emprunt sera notre unique possibilité d’investissement à l’avenir, même pour des toutes petites dépenses…

Et c’est d’autant plus vrai que le fonds de réserves extraordinaires (le “bas de laine” communal) qui oscillait entre 1 et 3 millions sous l’ancienne législature serait réduit à néant, ou presque, fin 2023 selon les chiffres présentés par la majorité. Du jamais vu à Yvoir.

Il est bien beau de répondre à un tas d’appel à projet mais, encore faut-il préalablement se poser la question de notre capacité à réaliser les projets dans l’hypothèse où nous serions retenus. Au vu des réponses formulées hier par la majorité, ce n’est pas manifestement pas une évidence pour plusieurs échevins …

A côté de cette situation préoccupante, on lit que des projets sensés coûter moins chers voient également leur coût exploser. C’est le cas de celui de la Salle de Mont dont le budget global dépassera désormais avec certitude les 3 millions € alors que la majorité voulait se limiter à 2 millions.

Malgré nos remarques répétées, l’ordre des priorités n’est décidément pas le bon à Yvoir et la « bonne gestion » tant promise par le groupe du Bourgmestre se fait attendre. Il n’empêche que quand on voit la situation actuelle et quand on sait ce qui risque de sortir des cartons d’ici fin 2024 (Centre sportif de Godinne, Maison des associations de Godinne, école de Dorinne-Spontin, Maison communale, sans oublier tous les projets de mobilité qui coûtent un bras…), la majorité vit clairement au-dessus de ses moyens et nous tirons la sonnette d’alarme.

Pour EPY, le message est clair : arrêtons d’hypothéquer les générations à venir et surtout les missions prioritaires de la commune en raison de projets secondaires ou non-souhaités par la population et faisons preuve de sobriété sans délai.

Jeunesse oubliée

Jeunesse oubliée

Le célèbre académicien français Jean Dutour disait qu’on « ne comprend guère le mot jeunesse avant 30 ans ». Ce n’est manifestement pas mieux après 67 ans (l’âge moyen des membres du Collège communal à Yvoir). La preuve avec quelques exemples de ce que nous considérons comme un désinvestissement communal ces dernières années, alors que notre commune compte 756 enfants âgés de 6 à 12 ans et autant de 13 à 18 ans :

  • Suppression de l’opération « Place aux Enfants » qui leur faisait découvrir nos villages, nos bâtiments, nos commerces ;
  • Disparition du Conseil Communal des Enfants en place depuis 2014 et qui a vu de belles organisations comme des journées sportives inter-écoles ;
  • Suppression des subsides annuel à la Maison des Jeunes sans pour autant redistribuer l’argent « économisé » aux autres acteurs locaux de la jeunesse (clubs sportifs, patro, scouts, …) ;
  • Réduction cette année du nombre de plaines de vacances ;
  • Même les heures des garderies dans les écoles ont été rabotées.

Et surtout, aucune alternative, aucun projet novateur qui aurait compensé ce qui précède.

Certains élus préfèrent visiblement s’atteler à des pistes cyclables qui ne ravissent qu’une ou deux personnes ou à des chantiers superflus ou non-souhaités par la population plutôt que de poursuivre et améliorer des projets – peu coûteux pour la plupart – qui plaisaient et étaient utiles à nos petites têtes blondes.

Ah qu’il est beau d’entendre ou de lire qu’il faut investir dans la jeunesse car c’est l’avenir… encore faut-il que ça se traduise dans les faits ! Comme nous arrivons en période de vœux, nous formulons celui d’un changement dès 2024 pour corriger l’ordre des priorités politiques.

Conseil communal du 24 octobre 2022

Conseil communal du 24 octobre 2022

En complément de notre article de jeudi dernier sur le vote – majorité contre opposition – de la taxe immondices 2023, voici un rapide compte-rendu de la séance du conseil communal de ce 24 octobre :

3ème modification budgétaire : votée également majorité contre opposition. Les raisons ? => un programme d’investissements toujours aussi chargé malgré nos demandes répétées d’envisager davantage de sobriété vu l’état des finances communales.

Repas dans les écoles communales : le prestataire désigné il y a quelques temps ayant décidé de stopper la collaboration, il fallait relancer un marché au plus vite. Nous avons regretté que la commune n’ait pas opté pour une procédure d’urgence mais nous avons tout de même validé le lancement de la procédure proposée, avec l’espoir que les élèves de nos écoles puissent retrouver des repas sains et équilibrés au plus vite, sans doute pas avant début 2023.

Entretien des défibrillateurs publics : nous avons validé à l’unanimité l’intégration de l’asbl La Victorieuse d’Evrehailles dans la centrale d’achat organisée par la commune depuis 2017 et permettant aux comités qui le souhaitent et qui sont dotés d’un tel appareil d’économiser quelques dizaines d’euros annuellement. Ce vote fut aussi l’occasion pour notre conseiller Thierry Lannoy faire remarquer au Collège que le marché attribué à l’été 2017 était obsolète depuis 2020, ce qu’il semblait manifestement ignorer. Une nouvelle procédure sera lancée prochainement.

Appel à projets “Maillage vert et bleu” : celui-ci, lancé par le Gouvernement Wallon, permettrait d’obtenir 80% de subsides pour des dépenses visant à « embellir » notre cadre et assurer davantage de convivialité. Comme nous l’avons fait remarquer en séance, même si ça peut paraître fort sympathique au premier abord, tant la situation socioéconomique que l’état des finances communales doivent nous obliger à revoir nos priorités. L’esthétique, c’est bien … mais ce n’est pas ça que la plupart des ménages attendent. Certes, il y a des idées intéressantes comme le parc d’Yvoir ou l’ancien terrain de foot, mais nous ne pouvons être d’accord avec l’idée avancée par la majorité de végétaliser une partie de l’Avenue de Lhonneux à Yvoir (en supprimant plusieurs places de parking et en les remplaçant par des arbres ou des pelouses) ; une rue qui, par ailleurs, fut rénovée il y a 15 ans et qui est en parfait état ! Comme notre conseillère communale Géraldine Biot l’a souligné, qu’on consacre déjà les moyens nécessaires à l’entretien des espaces publics actuels plutôt que d’imaginer de nouvelles choses qui vont coûter de l’argent public et qui ne sont pas indispensable à la vie communale. La majorité ayant promis de consulter les citoyens sur ce dossier, nous nous sommes abstenus sur ce point mais nous seront vigilants pour que les dossiers rentrés soient d’une pertinence irréprochable.

Subsides aux clubs sportifs : pour la 3è année consécutive, nous avons relevé plusieurs incohérences dans le calcul proposé par le Collège. A la demande de notre Conseiller Bertrand Custinne, le point a été reporté à la prochaine séance le temps de réaliser les vérifications et corrections. Nous avons également suggéré de relire attentivement le règlement fixant les conditions (pourtant très claires) d’octroi desdits subsides afin de mieux les maîtriser à l’avenir.

Population scolaire : l’échevine de l’enseignement nous a dressé un topo exhaustif des effectifs, tant au niveau des élèves que du personnel éducatif et d’encadrement de nos écoles.

Taxes immondices en hausse

Taxes immondices en hausse

… 𝑜𝑢 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 (𝑢𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑑𝑒) 𝑙’𝑎𝑐𝑡𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑚𝑎𝑗𝑜𝑟𝑖𝑡𝑒́ 𝑓𝑎𝑖𝑡 𝑎𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑑’ℎ𝑢𝑖 𝑐𝑒 𝑞𝑢’𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑐𝑟𝑖𝑡𝑖𝑞𝑢𝑎𝑖𝑡 𝑣𝑒𝑟𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 ℎ𝑖𝑒𝑟 !

Chaque année, les communes sont invitées à vérifier que leurs tarifs des taxes immondices correspondent +/- au coût de gestion des déchets… et à les ajuster au besoin. A Yvoir, ce coût avoisine les 600.000 €/an.

L’augmentation des différents frais qui y sont liés (collectes, gestion des parcs à conteneurs, etc.) exigeait de toucher aux tarifs en vigueur… mais pas à ce point !

𝘌𝘹𝘱𝘭𝘪𝘤𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 :

  1. La facturation était jusqu’ici semestrielle (une petite facture au printemps et une plus importante fin d’année). Celle-ci sera désormais annuelle, plus importante donc, a priori en juin-juillet. Si on peut entendre l’argument de la simplification administrative et des économies en termes de gestion et d’envois postaux, il faut penser aux ménages devront assumer deux importantes factures à quelques mois d’écart seulement (une dans quelques semaines et l’autre dans 6-7 mois), en plus des autres frais quotidiens et notamment les factures énergétiques !
  2. Les tarifs ainsi ajustés provoquent une estimation des recettes 23.000 € supérieure aux coûts évalués. Alors que beaucoup de ménages sont touchés par la crise, ces surprofits sont inacceptables. Et d’autant plus quand on se souvient que La Relève, fin 2016, s’opposait fermement aux tarifs de l’époque, moins élevés et qui envisageaient un boni de « seulement » 15.000 €. Comme ils l’avaient eux-mêmes écrit alors, il s’agit d’un supplément caché de taxe sur le dos des ménages de la commune. Sauf qu’il est pire aujourd’hui que ce qu’ils critiquaient à l’époque.

Chacun appréciera ce double discours …

De notre côté, ces deux points ont largement suffi à justifier le vote négatif sur ce dossier mais qui n’aura pas suffi à faire entendre raison aux élus des autres groupes qui, tous, ont voté favorablement ce texte.

Finances – où va-t-on ?

Finances – où va-t-on ?

21 millions d’euros : de toute l’histoire de la Commune d’Yvoir, jamais on n’avait eu droit à un budget de dépenses aussi important. On pourrait presque s’en réjouir si nous en avions les moyens mais, pour EPY, cela relève de l’inconscience au moment-même où l’inflation est généralisée, où le prix de l’énergie monte en flèche et où les taux d’intérêt remontent. Et d’autant plus lorsqu’on constate que, d’une part, la majorité utilise un jeu d’écritures comptables pour annoncer un budget en léger boni alors qu’il est en réalité en déficit de près de 200.000 € et que, d’autre part, elle envisage de contracter des nouveaux emprunts pour 4,5 millions €. Un chiffre vertigineux qui représente à lui seul la moitié de l’endettement total de la commune à la fin de la dernière législature.

C’est d’autant plus inquiétant que la situation financière – déjà largement préoccupante – ne comprend pas encore de gros investissements tels que le centre sportif de Godinne, l’agrandissement de la maison communale, la maison rurale de Godinne ou encore l’école de Dorinne-Spontin qui, à eux seuls, vont encore mobiliser plus de 10 millions €. En bref : une dette qui explose et des fonds de réserve en berne.

Où sont passé les donneurs de leçons, ceux qui à la veille des dernières élections appelaient à la sobriété, à une plus grande rigueur budgétaire, à une meilleure priorisation des investissements ? Comme nous le disions déjà il y a quelques mois, il est indispensable de mieux réfléchir aux investissements ; sachant que la liste des souhaits est plus longue que celle des possibilités. La majorité doit revoir sans délai la copie de ses rêves politiques les plus fous.