Mois : septembre 2023

Personnel communal à bout de souffle : une inaction incompréhensible

Personnel communal à bout de souffle : une inaction incompréhensible

Comme nous l’avons déjà écrit (voir notre article de juillet dernier sur le sujet), la situation et l’ambiance de travail au sein de l’administration communale ne cessent de se détériorer depuis 2-3 ans, au point de devoir constater plusieurs absences pour burn-out et/ou démissions. Rien qu’en ce mois de septembre, ce sont 2 agents du service technique – dont le responsable – qui ont jeté l’éponge. Du jamais vu dans l’histoire de la commune d’Yvoir. Cette hémorragie doit cesser. Tant le politique que le haut management de l’administration doivent en prendre conscience et faire de ce problème la première priorité ; non seulement pour le bien-être des agents mais aussi parce que sans eux et sans une administration performante, ce sont tous les dossiers et le service aux citoyens qui s’en trouvent pénalisés.

Petit rappel des faits :

Cela fait plusieurs années qu’on s’inquiète du malaise grandissant au sein du personnel communal alors que nous avons globalement des agents de qualité et motivés. Entre le turn-over (selon nos chiffres, on est quand même à 18 départs, licenciements ou démissions sur 4 ans…), les congés de maladie, les burn-out et autres démotivations, la situation était préoccupante. Même si elle est arrivée plus tard qu’espérée, nous avons salué la décision du Collège d’avoir lancé une procédure en 2022 pour objectiver les problèmes. Après un sondage anonyme réalisé au sein des employés et ouvriers, un rapport reprenant les incidents et autres points à améliorer ainsi qu’un plan d’actions ont été élaborés et présentés fin juin au Conseil communal ainsi qu’au personnel.

Tout comme certains agents, nous n’étions pas convaincus que toutes les propositions soient pertinentes ni que chacun prenne conscience de ses responsabilités et du pas qu’il(elle) doit sincèrement faire pour améliorer la situation. Mais nous nous sommes montrés optimistes, constructifs et nous avons insisté auprès de la majorité et de la Directrice générale sur le fait que, bien plus que des actions ou des petits gestes, c’est un état d’esprit constructif, apaisant, reconnaissant et cohérent que nos agents attendent.

2 nouvelles démissions …

L’annonce de nouveaux départs n’a fait que confirmer notre intention de réaborder, en séance du Conseil communal du 25 septembre dernier, cet épineux dossier et de faire un bilan des actions envisagées. A notre demande et en l’absence de la Directrice générale (qui a la charge de la concrétisation dudit plan d’actions en sa qualité de responsable du personnel), le Bourgmestre a repris point par point ce qui était au planning des mois de juillet, août et septembre. Nous avons acté que quelques objectifs étaient faits mais la plupart – dont des points essentiels comme l’élaboration des profils de fonction – étaient toujours en cours ou même pas démarrés.

Un manque de temps serait à l’origine du retard pris. Et, de l’aveu même du Bourgmestre au micro de Ma Télé après le Conseil, la période de vacances peut expliquer certaines choses. Mais qui peut croire qu’en élaborant le planning il y a 3-4 mois, la Direction de la Commune ne savait pas ou n’ait pas intégré que des vacances se profilaient à l’horizon ? Utiliser cette excuse pour justifier des engagements non-tenus est un peu faible ! C’est soit un problème d’anticipation, soit de réalisme dans la planification, soit de priorisation. En tout état de cause, alors qu’on pouvait espérer l’inverse, cette situation est la démonstration que le problème continue à ne pas être géré avec l’attention qu’il requiert et c’est un mauvais signal donné aux collaborateurs. Nous avons donc insisté en séance sur les 3 points suivants :

  1. La nécessité d’avancer sur le plan d’actions et, de facto, de respecter les engagements pris et les deadlines que le Collège et la Direction générale se sont eux-mêmes fixés, quitte à mettre certains dossiers qui le peuvent sur “pause”
  2. Finaliser prioritairement les profils de fonction de chaque agent. Ceci permettra d’entamer ensuite les évaluations de chacun, en commençant par les hauts responsables, qui seront l’occasion d’écouter et de pointer les points forts autant que les choses à améliorer.
  3. La nécessité d’efforts en tous sens et d’adopter notamment une attitude reconnaissance, bienveillante et rassurante pour le personnel.

Montrons tous ensemble que l’apaisement et le bien-être du personnel est notre priorité et ça ne sera que profitable pour eux, pour nous et pour tous les projets en cours ou à venir. Plus vite les services seront pleinement opérationnels et plus on concrétisera ce que les citoyens espèrent et attendent de nous. Le groupe EPY continuera à suivre de très près l’évolution de la situation.

Ecole de Dorinne-Spontin : budget explosé

Ecole de Dorinne-Spontin : budget explosé

Ce dossier, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, a franchi une nouvelle étape fin-septembre avec le vote par le Conseil communal du cahier des charges des travaux. Toujours dubitatif par la manière dont a été amené ce projet et par ses conséquences, budgétaires notamment, EPY s’est abstenu.

Explications :

Un dossier de nouvelle école est souvent enthousiasmant, tant pour les élus locaux que pour les futurs utilisateurs (enfants, parents, équipe pédagogique, …). Ici, on est loin, très loin même ! En cause : le manque de concertation – notamment avec les parents et les villageois – et l’absence de toute analyse objective d’autres solutions potentiellement moins coûteuses et surtout permettant de maintenir l’enseignement sur les sites actuels. Et nous le regrettons depuis le début.

La majorité a toujours justifié son empressement et son impossibilité à travailler autrement par l’appel à projets pour des subsides européens annoncé en fin 2020 de manière impromptue et auquel il fallait répondre dans un délai record. Sauf que c’est une fausse excuse puisque la majorité annonçait déjà ce projet lors d’un conseil communal mi-2019. Ce qui nous laisse penser que le choix du site et de la fusion était décidé depuis longtemps et qu’aucun argument n’aurait été assez bon pour briser l’entêtement de certains élus… mais qui pose aussi les questions suivantes : qu’a-t-elle fait entre temps, pourquoi n’a-t-elle pas réalisé les analyses et autres concertations utiles ?

En dépit des remarques formulées courant 2021, tant par des villageois que par nous, un bureau d’architecture a été missionné, lequel a réalisé une esquisse et a rédigé la demande de permis d’urbanisme et le cahier des charges pour la réalisation.

Le permis a été attribué par le Fonctionnaire délégué en juillet dernier et le Conseil communal a validé fin août le cahier des charges ainsi que la procédure de marché public pour débuter le chantier.

Comme notre Conseiller communal Bertrand Custinne a pu le déclaré en séance du Conseil, « le projet est plutôt bien conçu sur le plan architectural et éducatif. Mais plusieurs regrets demeurent quant à l’accès, au parking, au respect du voisinage, etc. ». Sans compter le budget qui a littéralement explosé en passant de 3,3 millions (le cadre imposé par la majorité en avril 2021) aux 4,950 millions € de l’estimation actuelle du chantier. Somme à laquelle, de l’aveu même de l’Echevin des Travaux Marcel Colet, il faudra encore ajouter l’aménagement de parkings, de la liaison cyclopédestre jusqu’à Dorinne, etc. sans oublier les frais d’étude, ce qui devrait nous amener entre 5,5 et 6 millions € de dépenses !

Que ce soit sur la forme ou le fond, chacun appréciera la manière dont ce projet a été monté et qui devrait voir le jour d’ici fin 2026.

Espérons toutefois que les enfants l’apprécieront et prendront un maximum de plaisir à suivre leurs cours dans ces nouveaux locaux…

Lotissement “Les fechères” à Mont : EPY pose 6 conditions

Lotissement “Les fechères” à Mont : EPY pose 6 conditions

Le projet d’urbanisation d’une zone de 7ha sur les hauteurs du village suscite beaucoup d’inquiétudes. Bien que la responsabilité et l’octroi du permis sollicité reviennent exclusivement à la majorité (groupes La Relève et LBS), EPY a pris connaissance du dossier et des réactions des villageois. Et dans la mesure où ce dossier aura des répercussions au-delà de cette seule législature, il nous paraissait utile de faire connaître notre position en toute transparence. En deux mots : « NON, sauf… ».

Préambule :

Augmenter l’offre d’habitations dans nos villages n’est pas un problème en soi. Face à la raréfaction des parcelles et des biens, ça peut même être offrir quelques avantages tels que la stabilisation des prix de l’immobilier ou la possibilité pour les jeunes de nos villages de trouver de quoi rester vivre dans la région, … En outre, de nouvelles habitations sont également sources de renouveau dans la vie scolaire, associative et sociale des villages. Pour autant, ça doit se faire dans le respect du cadre bâti et de la population existante.
Rappelons qu’il s’agit d’un terrain à bâtir défini au Plan de Secteur et dont l’urbanisation fait l’objet d’un Schéma d’Orientation Local depuis 1979 donnant plusieurs précisions sur l’avenir du site. Il n’est donc pas anormal que des habitations y apparaissent un jour ni que le propriétaire cherche à en tirer un certain profit (c’est de “bonne guerre…”). Bloquer la moindre construction pourrait être assimilé à une modification de la destination de la zone et de facto, à une dévaluation de la parcelle.

Et Thierry Lessire, Conseiller de CPAS EPY et Montois, d’ajouter que « notre intention n’est pas de bloquer tout projet urbanistique car on ne change pas les règles 40 ans plus tard (et personne n’apprécierait s’il se trouvait dans la même situation) ; mais ce qui est sur la table est trop ambitieux et n’est pas respectueux du reste du village. ».

EPY pose 6 conditions :

Pour EPY, ce projet ne peut être validé en l’état et doit être amélioré sur les éléments suivants :

  • L’égouttage et toute la problématique des eaux de ruissellement qui, selon les documents présentés et les informations reçues, sont clairement insuffisants pour garantir qu’il n’y aura pas de problème en aval de la zone.
  • La préservation de plus d’espaces verts permettant le maintient d’habitats naturels de certaines espèces clairement identifiées
  • Le nombre de places de parking qui doit être revu à la hausse pour davantage correspondre à la « vraie » réalité de nos villages en termes de mobilité (imaginer que 1,3 voitures/ménage sera suffisant relève de l’utopie…).
  • Une réduction du nombre d’habitations pour se rapprocher du nombre retenu dans le S.O.L. de 1979 (7,4h/ha) nous parait essentielle.

Parallèlement à ces 4 premiers points, il nous semble indispensable que les autorités réfléchissent elles-aussi à leur responsabilité et aux actions possibles pour intégrer ces futurs nouveaux habitants en termes de mobilité et de vie du village :

  • Si la commune envisage d’accepter un tel lotissement, elle doit dès à présent 𝗲𝗻𝘃𝗶𝘀𝗮𝗴𝗲𝗿 𝗲𝘁 𝗮𝗻𝗻𝗼𝗻𝗰𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝘁𝗿𝘂𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗰𝗹𝗮𝘀𝘀𝗲𝘀 quelque part dans le village. En effet, autant de nouveaux ménages va générer un flux de nouveaux élèves dans l’école communale, ce qui n’est pas envisageable vu les locaux actuels (on rappelle que des classes sont toujours dans des modules annoncés comme provisoires mais qui sont là depuis 15-20 ans).
  • Au niveau de la mobilité, il faut s’attendre à 150 voire 200 voitures qui, soit prendront la direction de la vallée, soit se dirigeront vers Maillen. Tant la largeur des voiries que leur état ne sont appropriés (c’est déjà très compliqué actuellement…). On ne peut envisager un tel lotissement sans avoir une solution à ce problème.

« pour EPY, le projet doit être revu et être conditionné au préalable à la volonté des communes d’Yvoir et d’Assesse d’anticiper ou non les conséquences pour l’école, la mobilité, l’égouttage, … L’un ne peut pas aller sans l’autre et nous demandons aux autorités de rassurer la population sur ces points essentiels avant toute approbation d’une quelconque demande du promoteur ; sachant aussi que les finances locales ne permettent pas d’envisager tout ça. »

Bertrand Custinne, Conseiller communal et chef de file d’EPY