Mois : décembre 2022

Budget 2023 : les caisses communales sont vides

Budget 2023 : les caisses communales sont vides

Le Conseil communal se réunissait hier pour la dernière fois de 2022. Entre autres points de l’ordre du jour, le plat de résistance était le budget 2023. Et notre groupe est particulièrement inquiet pour l’avenir. En cause, des dépenses qui explosent et des réserves qui fondent comme neige au soleil.

Au nom du groupe EPY, Bertrand Custinne a d’abord dénoncé un dossier incomplet. Alors qu’il s’agit du document de référence – le plus important donc – de la vie communale des mois à venir, plusieurs annexes obligatoires sont absentes. Impossible dès lors pour les conseillers communaux de prendre connaissance des priorités du Collège pour 2023, pas plus que des objectifs en matière de personnel ou encore de savoir quelle est la situation des emprunts communaux. Ces manquements sont regrettables à l’heure où les finances communales n’ont jamais été aussi critiques et où le personnel de l’administration n’a jamais paru si démotivé et sous pression.

Après ces réflexions de forme, nous avons abordé le fond du problème :

+41 %, voilà le chiffre à retenir de l’augmentation des dépenses de personnel et de charge d’emprunt entre 2018 et 2023.

Si la conjoncture actuelle ainsi que certaines contraintes (indexation des salaires, prix de l’énergie, augmentation du prix des matériaux, dossier des pensions des agents communaux, etc.) peuvent apporter quelques explications, le reste relève strictement de choix politiques et, selon nous, d’un manque de planification et d’anticipation.

Avec pour conséquence de réduire la possibilité de dégager des bonis permettant des petites dépenses d’investissement. Sans un rapide sursaut, recourir à l’emprunt sera notre unique possibilité d’investissement à l’avenir, même pour des toutes petites dépenses…

Et c’est d’autant plus vrai que le fonds de réserves extraordinaires (le “bas de laine” communal) qui oscillait entre 1 et 3 millions sous l’ancienne législature serait réduit à néant, ou presque, fin 2023 selon les chiffres présentés par la majorité. Du jamais vu à Yvoir.

Il est bien beau de répondre à un tas d’appel à projet mais, encore faut-il préalablement se poser la question de notre capacité à réaliser les projets dans l’hypothèse où nous serions retenus. Au vu des réponses formulées hier par la majorité, ce n’est pas manifestement pas une évidence pour plusieurs échevins …

A côté de cette situation préoccupante, on lit que des projets sensés coûter moins chers voient également leur coût exploser. C’est le cas de celui de la Salle de Mont dont le budget global dépassera désormais avec certitude les 3 millions € alors que la majorité voulait se limiter à 2 millions.

Malgré nos remarques répétées, l’ordre des priorités n’est décidément pas le bon à Yvoir et la « bonne gestion » tant promise par le groupe du Bourgmestre se fait attendre. Il n’empêche que quand on voit la situation actuelle et quand on sait ce qui risque de sortir des cartons d’ici fin 2024 (Centre sportif de Godinne, Maison des associations de Godinne, école de Dorinne-Spontin, Maison communale, sans oublier tous les projets de mobilité qui coûtent un bras…), la majorité vit clairement au-dessus de ses moyens et nous tirons la sonnette d’alarme.

Pour EPY, le message est clair : arrêtons d’hypothéquer les générations à venir et surtout les missions prioritaires de la commune en raison de projets secondaires ou non-souhaités par la population et faisons preuve de sobriété sans délai.

Jeunesse oubliée

Jeunesse oubliée

Le célèbre académicien français Jean Dutour disait qu’on « ne comprend guère le mot jeunesse avant 30 ans ». Ce n’est manifestement pas mieux après 67 ans (l’âge moyen des membres du Collège communal à Yvoir). La preuve avec quelques exemples de ce que nous considérons comme un désinvestissement communal ces dernières années, alors que notre commune compte 756 enfants âgés de 6 à 12 ans et autant de 13 à 18 ans :

  • Suppression de l’opération « Place aux Enfants » qui leur faisait découvrir nos villages, nos bâtiments, nos commerces ;
  • Disparition du Conseil Communal des Enfants en place depuis 2014 et qui a vu de belles organisations comme des journées sportives inter-écoles ;
  • Suppression des subsides annuel à la Maison des Jeunes sans pour autant redistribuer l’argent « économisé » aux autres acteurs locaux de la jeunesse (clubs sportifs, patro, scouts, …) ;
  • Réduction cette année du nombre de plaines de vacances ;
  • Même les heures des garderies dans les écoles ont été rabotées.

Et surtout, aucune alternative, aucun projet novateur qui aurait compensé ce qui précède.

Certains élus préfèrent visiblement s’atteler à des pistes cyclables qui ne ravissent qu’une ou deux personnes ou à des chantiers superflus ou non-souhaités par la population plutôt que de poursuivre et améliorer des projets – peu coûteux pour la plupart – qui plaisaient et étaient utiles à nos petites têtes blondes.

Ah qu’il est beau d’entendre ou de lire qu’il faut investir dans la jeunesse car c’est l’avenir… encore faut-il que ça se traduise dans les faits ! Comme nous arrivons en période de vœux, nous formulons celui d’un changement dès 2024 pour corriger l’ordre des priorités politiques.