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Finances – où va-t-on ?

Finances – où va-t-on ?

21 millions d’euros : de toute l’histoire de la Commune d’Yvoir, jamais on n’avait eu droit à un budget de dépenses aussi important. On pourrait presque s’en réjouir si nous en avions les moyens mais, pour EPY, cela relève de l’inconscience au moment-même où l’inflation est généralisée, où le prix de l’énergie monte en flèche et où les taux d’intérêt remontent. Et d’autant plus lorsqu’on constate que, d’une part, la majorité utilise un jeu d’écritures comptables pour annoncer un budget en léger boni alors qu’il est en réalité en déficit de près de 200.000 € et que, d’autre part, elle envisage de contracter des nouveaux emprunts pour 4,5 millions €. Un chiffre vertigineux qui représente à lui seul la moitié de l’endettement total de la commune à la fin de la dernière législature.

C’est d’autant plus inquiétant que la situation financière – déjà largement préoccupante – ne comprend pas encore de gros investissements tels que le centre sportif de Godinne, l’agrandissement de la maison communale, la maison rurale de Godinne ou encore l’école de Dorinne-Spontin qui, à eux seuls, vont encore mobiliser plus de 10 millions €. En bref : une dette qui explose et des fonds de réserve en berne.

Où sont passé les donneurs de leçons, ceux qui à la veille des dernières élections appelaient à la sobriété, à une plus grande rigueur budgétaire, à une meilleure priorisation des investissements ? Comme nous le disions déjà il y a quelques mois, il est indispensable de mieux réfléchir aux investissements ; sachant que la liste des souhaits est plus longue que celle des possibilités. La majorité doit revoir sans délai la copie de ses rêves politiques les plus fous.

Emprunter de l’argent coûte aussi de l’argent…

Emprunter de l’argent coûte aussi de l’argent…

Avec les crises successives et les prix qui s’envolent, les temps sont durs pour tout le monde, y compris pour les communes. A Yvoir, si nos réserves ne sont déjà plus ce qu’elles étaient, elles permettent encore de faire face aux contraintes actuelles. Mais elles ne sont pas éternelles. En prime, les bonis résultant des exercices budgétaires sont de plus en plus minces, au point de ne quasi plus savoir alimenter lesdites réserves. Un cercle vicieux qui appelle plus que jamais à la sobriété et à la vigilance.

Si les contraintes extérieures sont réelles, les choix politiques ne sont pas non plus étrangers à cette situation. Et c’est précisément le sens de notre intervention lors du Conseil d’avril où nous constations que la majorité envisageait d’emprunter plus de 4 millions € pour financer divers projets qu’on ne parvient plus à financer sur fonds propres. Ce qui nous amènera, pour la toute première fois, à avoir des remboursements annuels d’emprunts dépassant le million d’euros dès 2023. Et c’est sans compter ceux envisagés d’ici 2024 pour financer les probables centre sportif de Godinne, agrandissement de la maison communale, maison rurale de Godinne ou encore l’éventuelle école de Dorinne-Spontin, …

Vivre de plus en plus à crédit pèse sur nos possibilités d’économiser et d’investir sur fonds propres. Ce n’est pas la solution et ça doit nous imposer, à tous, de mieux réfléchir aux investissements et à leur efficience ; sachant que la liste des souhaits est bien plus longue que celle des possibilités. Mieux différencier l’essentiel de l’accessoire, s’assurer que l’argent investi sera correctement et pleinement utilisé, ou encore rechercher les solutions les plus avantageuses doivent s’imposer face aux tentations et aux rêves politiques les plus fous.

Conseil communal du 25 avril 2022

Conseil communal du 25 avril 2022

« 𝑆𝑖 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑑𝑑𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑜𝑛𝑠 𝑙’𝑎𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡 𝑝𝑢𝑏𝑙𝑖𝑐 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖 𝑠𝑢𝑟 𝑙’𝑖̂𝑙𝑒 𝑑’𝑌𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒̀𝑟𝑒𝑠 𝑎𝑛𝑛𝑒́𝑒𝑠, 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑡𝑡𝑒𝑖𝑔𝑛𝑜𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑚𝑜𝑛𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙’𝑜𝑟𝑑𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑒̀𝑠 𝑑’𝑢𝑛 𝑑𝑒𝑚𝑖-𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑜𝑛 𝑑’𝑒𝑢𝑟𝑜𝑠. 𝑁𝑜𝑢𝑠 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑟𝑜𝑔𝑒𝑜𝑛𝑠 𝑣𝑟𝑎𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑢𝑟 𝑙’𝑜𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡𝑢𝑛𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑒 𝑡𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒́𝑝𝑒𝑛𝑠𝑒𝑠 𝑎𝑢 𝑝𝑟𝑜𝑓𝑖𝑡 𝑑’𝑢𝑛 𝑠𝑖𝑡𝑒 𝑒𝑛 𝑎𝑙𝑒́𝑎𝑠 𝑑’𝑖𝑛𝑜𝑛𝑑𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 ℎ𝑦𝑝𝑒𝑟-𝑒́𝑙𝑒𝑣𝑒́ 𝑒𝑡 𝑑𝑜𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑡𝑜𝑚𝑏𝑒́𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑓𝑖𝑡𝑒𝑛𝑡 𝑞𝑢𝑎𝑠𝑖-𝑒𝑥𝑐𝑙𝑢𝑠𝑖𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑎̀ 𝑢𝑛 𝑜𝑝𝑒́𝑟𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑟𝑖𝑣𝑒́ (𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙’𝑖̂𝑙𝑒) ».

Non, il ne s’agit pas de propos qu’EPY a tenu hier au conseil communal… mais bien de deux phrases tirées d’un article du site internet de La Relève daté du 20 décembre 2016. Le même groupe qui, hier soir, a pourtant voté un subside supplémentaire de 25.000 € en faveur du SI pour rénover l’île suite aux inondations de l’été dernier.

Ce subside vient s’ajouter aux autres dont bénéficie anuellement le SI et qui se chiffre, pour les 6 dernières années à 226.500 €. Sans compter le local mis à leur disposition ou encore les heures incalculables que les ouvriers communaux consacrent lors de chaque événement que cette asbl organise. Aucune autre association de nos villages ne dispose d’une telle aide, même pas du quart, alors que, eux aussi, s’activent pour animer nos quartiers.

Nous saluons sans hésiter le dynamisme des bénévoles du S.I. et le travail réalisé tant sur l’île que dans les manifestations qu’ils organisent ou encore l’aide qu’ils apportent à certains comités. Et nous n’avons aucune objection à les soutenir. Mais nous pointons depuis longtemps le déséquilibre évident entre les moyens, tant humains que financiers, mis à leur disposition face à ceux dont bénéficient les autres associations de la commune.

=> Pourquoi donner un nouveau subside au SI alors qu’ils en ont déjà bénéficié de beaucoup d’autres avant … et que leurs liquidités avoisinaient fin 2020 plus de 60.000 € ?

=> Pourquoi ne pas les aider avec simplement un prêt sans intérêt… comme la commune le fait pour d’autres comités qui doivent réaliser des investissements ?

=> Comme nous l’avons fait hier soir, est-ce trop demander que d’avoir plus d’équité entre toutes les associations de la commune ?

Comme l’a déclaré hier Bertrand Custinne : « La commune n’est pas la “Visa Gold” du S.I. ! N’oublions pas que chaque heure et chaque euro accordé à l’un, on ne le donne pas à un autre. »

Alors que nous nous sommes abstenus sur ce point, cette demande de subsides a été validée par les deux groupes de la majorité, y compris de La Relève qui ne semble plus être aussi aussi dérangée par l’opération que par le passé. Dont acte, non sans une certaine déception…

Avant ce dossier, nous avons pris connaissance du Compte communal 2021, lequel a été présenté en boni de « seulement » 41.048 € sur des enveloppes de plus de 11 millions d’euros. Ce qui illustre la grande prudence qu’il convient désormais d’avoir avec toutes les dépenses auxquelles on songe. Le sens des priorités et de la sobriété devra inévitablement guider les choix futurs…

Ce compte a permis d’adopter le premier ajustement budgétaire 2022. L’occasion de souligner que la majorité prévoit pour près de 4 millions € d’emprunts supplémentaires cette année, ce qui fera passer la barre symbolique du million € de charge annuelle de la dette dès l’an prochain et qui, de facto, compliquera nos possibilités de dépenses sur fonds propres.

Lors de ce conseil, nous avons également validé…

– des dotations aux directeurs d’école pour couvrir les achats urgents,

– le remplacement de la chaudière de l’école de Godinne

– le renouvellement des sanitaires de l’école de Mont

– le placement de parkings pour vélos dans les différents villages

– ainsi que plusieurs ordres du jour d’intercommunales

Bilan à mi-mandat

Bilan à mi-mandat

« Avec une capacité de travail nettement plus importante que la portion congrue qu’il représente » (dixit Ma Télé), notre groupe EPY propose, analyse, argumente, salue les efforts mais n’hésite pas non plus à pointer les erreurs ou à mettre en garde.

Parmi les sujets qui retiennent notre attention :

  • mobilité : des centaines de milliers d’euros consacrés pour des pistes cyclables, souvent là où il n’y a pas de demande réelle, alors que le projet de bus communal est toujours au point mort malgré nos rappels.
  • endettement / infrastructures : 6 gros projets en cours pour un total de 14 millions d’euros d’investissements, partiellement subsidiés mais qui, pour le solde, vont alourdir la dette communale de plusieurs millions d’euros. Nous appelons à la sobriété et a un étalement des investissements pour ne pas pénaliser les finances locales.
  • personnel communal : après plusieurs licenciements ou démissions, le malaise ne faiblit pas. Nos agents sont pourtant le véritable moteur de l’administration. Ils méritent un max d’attention et de reconnaissance !
  • sport : outre les infrastructures, nous espérons une nouvelle dynamique et de la proactivité pour accroître l’activité sportive dans nos villages et aider nos clubs.
  • concertation citoyenne : si on note des améliorations en la matière, elle reste quand même à géométrie variable et parfois tardive alors que les villageois sont demandeurs.
  • énergie : alors que l’ancienne opposition, aujourd’hui au pouvoir, en faisait l’un de ses crédos, on regrette que les seuls projets pour réduire les dépenses énergétiques soient des projets reportés de l’ancienne mandature. Nous appelons à plus d’ambition dans ce domaine, qui plus est face aux tarifs énergétiques actuels !
  • fiscalité : nous regrettons que la taxe égouts reste d’application malgré les promesses des membres de la majorité (malgré la hausse des additionnels communaux et aussi des économies importantes par rapport à la dotation communale aux services de secours). Malgré aussi notre proposition de la moduler et de la rendre plus équitable…
  • action sociale : nous saluons les efforts et la nouvelle dynamique qui s’est mise en place et que nous appelions de nos vœux en 2018. Même si du chemin reste à parcourir, nous apprécions le travail de l’équipe du CPAS. Nous attirons l’attention sur une certaine stagnation en matière de création de logements alors que la demande reste bien d’actualité…

Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive et nous restons à votre disposition pour en discuter si vous le souhaitez.