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Ecole de Dorinne-Spontin : la majorité attribue le marché

Ecole de Dorinne-Spontin : la majorité attribue le marché

Malgré les objections d’une bonne partie de la population concernée, malgré les regrets liés au manque de concertation et à l’absence d’études comparatives de toutes les solutions possibles, malgré toutes les réserves émises en terme de budget et de timing, par 3 voix pour contre 1 (celle de l’échevin Charles Pâquet), le Collège a bel et bien attribué le marché de travaux pour la nouvelle école de Dorinne-Spontin.

Envers et contre tout (tous ?), les membres LBS & La Relève présents ce mardi au Collège viennent donc d’attribuer le lot 1 (construction du bâtiment) de la future école pour un budget avoisinant les 4,6 millions € TVAC. C’est un million d’euros de moins que les remises de prix rentrées il y a 7 mois. Et c’est sans compter les abords et frais d’étude qui devraient porter le dossier à 5,5 voire 6 millions € au final.

Un timing et un prix qui interpellent.

EPY souligne depuis plusieurs mois que le temps est compté pour ce projet qui doit être finalisé pour juin 2026, au risque de perdre les subsides promis. Pour autant, on s’étonne que les trois partisans du dossier n’aient pas cru bon d’attendre quelques jours le retour de deux membres du Collège absents ce mardi pour aborder ce délicat dossier. Ni même que la réunion ne soit pas tenue en visioconférence permettant aux absents de pouvoir se joindre aux échanges. Les uns comme les autres y ont-ils seulement pensé ?

A nos yeux, un dossier d’une telle importance méritait d’être discuté avec l’ensemble des dirigeants communaux et que personne ne puisse se retrancher derrière l’excuse de ne pas avoir eu voix au chapitre dans un moment aussi déterminant. Mais il est vrai que l’occasion était trop belle pour certains de n’avoir en face d’eux que l’échevin Charles Pâquet qui, fidèle à ses convictions depuis le début de ce projet, a voté contre.

Quant au prix, comme nous l’avions évoqué en février, au moment où le marché a été relancé une seconde fois en espérant obtenir des prix plus intéressants, nous nous interrogeons toujours sur le réalisme des chiffres avancés. Comment peut-on sérieusement imaginer qu’une entreprise remettre une offre 1 million € moins cher à 7 mois d’intervalle alors que le coût de la vie continue à croître et qu’il n’y a eu aucune baisse du prix des matériaux ?

D’où nos interrogations suivantes :

  • Les entreprises avaient-elles « gonflé » leurs prix fin 2023 ?
  • Peut-on tout autant faire confiance aux chiffres annoncés aujourd’hui sans craindre de révisions de prix ?
  • Parmi les postes modifiés ou supprimés du cahier des charges (pour que « ça rentre » dans le budget), n’est-ce pas au prix de la qualité des matériaux ou de leur durabilité ? Ne risque-t-on pas de le payer en avenants au cours du chantier, en frais de fonctionnement ou en réparations dans un avenir proche ?

Notre crainte (partagée par bon nombre d’initiés) : que les économies actuelles ne reviennent comme un boomerang avec des frais à court, moyen ou long termes et, qu’au final, les coûts du bâtiment et de son fonctionnement soient bel et bien un gouffre financier pour la commune.

Pour répondre à ces interrogations, notre groupe vient de demander à pouvoir consulter dans les plus brefs délais les offres et le rapport d’analyse de celles-ci. Nous allons les examiner minutieusement et nous ne manquerons pas d’y revenir le cas échéant.

Une responsabilité des deux groupes de la majorité.

Après le gâchis lié à la précipitation de ce dossier, au manque de concertation, à l’obstination malgré un budget explosé, voici donc une nouvelle étape de franchie dans ce dossier, non sans mal.

Nous n’en voulons pas aux élus qui croyaient en ce projet – c’est leur droit – et qui l’ont porté depuis le début. Nous regrettons toujours qu’ils n’aient pas entendu les objections de nombreux villageois et parents concernés et qu’ils n’aient envisagé aucune autre solution plus consensuelle.

Mais nous sommes par contre beaucoup plus amers à l’égard de celles et ceux qui n’ont pas bronché au bon moment et qui ont laissé faire, y compris en s’abstenant ou en votant « oui » en février dernier lors de la seconde relance du marché alors qu’ils n’en pensaient pas moins. Ceux-là ont eu au moins 5 occasions de clore le dossier depuis 2021 et ils ne l’ont pas fait. Ce n’est pas digne de responsables politiques. Entre un groupe désuni sur le sujet et un manque de courage politique, ceux-là portent une écrasante responsabilité quant à l’avenir de ce dossier et n’ont surtout aucune excuse !

A moins d’une surprise de la part des autorités de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le dossier semble désormais plié, non sans « coincer » les futurs dirigeants de la commune pour les années à venir.

Les finances et l’histoire communales s’en souviendront longtemps.