Category: Finances

Finances communales : l’heure du bilan

Finances communales : l’heure du bilan

A quelques jours du scrutin qui dessinera l’avenir de notre commune, nous avons voulu évoquer, avec objectivité, le bilan de la majorité sortante mais surtout l’héritage financier particulièrement inquiétant qui pèsera sur les épaules des futurs dirigeants.

Le 2 octobre dernier, la majorité sortante (composée des groupe La Relève & Le Bon Sens) a présenté aux membres du Conseil communal son 3ème ajustement budgétaire pour cette année 2024. L’occasion pour le groupe EPY de dresser le bilan financier de cette législature. Un bilan dont les 2 groupes précités sont totalement responsables.

Que retenir ?

  • Des taxes communales qui ont augmenté
  • Un budget 2024 présenté en déficit (comblé grâce aux réserves financières)
  • Des réserves financières diminuées
  • Un endettement global doublé entre 2023 et 2024… et triplé depuis 2018
  • Des remboursements d’emprunts qui auront quasi doublé l’an prochain

Les chiffres 2018 et 2023 sont extraits des documents comptables présentés par la Directrice financière de la commune.
Les chiffres 2024 sont ceux présentés par la majorité, en sachant que la réalité devrait s’en rapprocher très fortement vu les projets votés et verrouillés cette année (plus d’explications ci-dessous).

Même le journal l’Echo confirme ce constat avec les chiffres qu’ils publient sur le site : https://multimedia.lecho.be/elections-communales-2024/commune/Yvoir et où on constate que rien qu’entre 2018 et 2022, la dette a bel et bien grimpé de 30%.

Alors que, dans son dernier tract de la campagne de 2018, La Relève s’engageait pourtant à « une gestion rigoureuse des finances communales » et déclarait dire « non aux investissements surdimensionnés », … que s’est-il donc passé ?

L’une des raisons : une concentration de très gros investissements gérés, pour la plupart, par des élus du groupe Le Bon Sens et dont le financement n’a pas toujours été optimalisé. Pour ne citer que quelques exemples :

  • Salle de Mont : estimée dans sa première version à 2,2 millions €, le nouveau projet (moins grand et beaucoup moins équipé !) coûtera plus de 3 millions €, dont 2 sur fonds propres.
  • Salle d’Evrehailles : dont la reconstruction coûtera environ 1,5 million € à charge totalement de la commune alors qu’avec un peu d’anticipation, on aurait pu décrocher un subside.
  • Aire pour motor-homes à Spontin : annoncés pour 400.000 €, les travaux coûteront près de 800.000 € dont 500.000 € sur fonds propres ! Était-ce la dépense prioritaire pour doper le tourisme dans nos villages ?
  • Complexe de Purnode : estimé au départ à 650.000 €, il a coûté près de 1,2 million €, dont 800.000 € sur fonds propres. Avec un peu de patience, le même bâtiment aurait pu bénéficier de subsides plus conséquents et coûter 500.000 € de moins à la caisse communale !
  • Aménagements cyclables : 300.000 € pour des bandes jaunes à Dorinne et Spontin qui n’aboutissent sur aucun autre cheminement sécurisé.
  • Ecole de Dorinne-Spontin : estimée en 2021 à 3,5 millions €, son coût s’élèvera à plus de 6 millions €, dont 3 à charge de la caisse communale.
  • Liaison cyclopédestre rue du Pont à Godinne, estimée sous l’ancienne mandature à 130.000 € et que la majorité à réalisé avec un coût multiplié par 3 au moins !
  • Futur centre sportif de Godinne, dont l’estimation s’élevait en 2018 à +/- 2 millions € et qui approche désormais les 5 millions €.

Mais, rien que pour 2024, qu’en est-il ?

Les nouveaux investissements sont présentés pour une somme totale de 16 millions €, dont 12 devront être financés par emprunt (qui devront être contractés l’an prochain). Ces investissements concernent notamment l’école de Dorinne-Spontin, la maison des associations de Godinne, l’agrandissement de la maison communale, l’aire pour camping-cars à Spontin, …

Contrairement aux affirmations de La Relève lors du récent débat organisé par MaTélé, notre chef de file Bertrand Custinne (dont chacun connait la maîtrise des chiffres…), sait parfaitement faire la différence entre un « budget » (= prévisions) et un « compte » (= bilan de l’année écoulée). Et c’est justement cette expertise qui lui permet d’affirmer que les décisions prises par la majorité tout au long de cette année 2024 au sujet notamment de ces « gros » dossiers précités généreront un compte finalement fort proche des prévisions et que les dépenses ont explosé sous cette seule année.

Et pour la suite ?

Parmi les dossiers dans le « pipeline », on retrouve celui de la salle d’Evrehailles et du Complexe sportif de Godinne qui s’imposeront plus que probablement à la future majorité, quelle qu’elle soit, non sans compliquer d’autant plus la situation financière de la commune.

D’où notre grand étonnement à la lecture du programme électoral du groupe LBS qui, en page 2, annonce que « la commune devra encore débourser près de 10 millions d’euros pour réaliser les projets en cours » ; sans compter les dizaines de nouveaux projets qu’ils envisagent.

Et d’ajouter que l’unique solution avancée publiquement par leur tête de liste était de vendre une partie de notre patrimoine ; les fameux « bijoux de famille » auxquels un certain Ovide Monin, leader historique du même groupe, déconseillait de toucher. Que nous restera-t-il dans quelques années ?!

Non sans préciser qu’il s’agit là de l’illustration d’une parfaite méconnaissance des rouages budgétaires. En effet, les produits de ces ventes sont versées dans une partie du budget communal qui n’est pas celle qui sera la plus difficile à boucler dans les années à venir. En clair, ça nous évitera peut-être quelques emprunts mais ça ne résoudra pas une seule seconde le véritable problème de fond.

Ils ne s’y prendraient pas autrement pour vous dire que les rêves qu’ils vous proposent seront un cauchemar pour les finances locales !

Seul EPY semble avoir une vision claire de la situation financière communale. Et nous nous engageons à tenter de l’assainir, à mieux planifier les gros projets et à optimaliser les investissements.

En outre, voici comment nous comptons travailler :

  • Dès le début de la législature :
    • établir un diagnostic objectif des dossiers en cours, vérifier le planning, la pertinence et la soutenabilité de chacun d’eux…
    • planifier les investissements, tant sur l’aspect budgétaire que sur le timing
    • étudier les missions prioritaires, celles qui peuvent être assumées par nos agents et celles qu’il convient d’abandonner ou d’ajuster.
  • Mettre la priorité sur la gestion et l’entretien de ce qui existe.
  • Entreprendre de nouveaux projets sur base des besoins réels (… et pas en galopant derrière le moindre appel à projets comme ce fût le cas ces dernières années !) en recherchant, pour chacun, les meilleures optimalisations financières.
  • Œuvrer avec équité dans l’intérêt général
  • Communiquer régulièrement et avec sincérité

Ce dimanche, optez pour le changement et une gestion plus humaine et plus professionnelle de notre commune.

Compte-rendu du Conseil communal du 26 août 2024

Compte-rendu du Conseil communal du 26 août 2024

3 dossiers ont essentiellement animés les débats du Conseil communal de ce lundi 26 août 2024 : la reconstruction de la salle La Victorieuse à Evrehailles, la future école de Dorinne-Spontin et les location de la salle du Maka à Yvoir. Entre approximations, précipitations et aveu de faiblesse, cette fin de législature laisse un goût particulier : celui d’un manque de professionnalisme et de rigueur.

Peu de points figuraient à l’ordre du jour mais les débats furent nourris (et respectueux !).

Dès le début de la séance, Thierry Lannoy et Géraldine Biot ont abordé le dossier de la reconstruction de la salle La Victorieuse dont la stabilité est mise en cause depuis plusieurs années. Bien que tout à fait déterminés à maintenir une salle dans ce village, nos élus se sont abstenus dans le vote final apparaissant davantage comme de la précipitation électorale plutôt qu’une approche raisonnable. Les raisons :

  • Une expertise qui eût pu être plus poussée, avec notamment une vérification des fondations ;
  • Un dossier présenté en dehors de toute subsidiation possible et qui fait donc perdre à la commune plusieurs centaines de milliers d’euros.
  • Le taux d’honoraire comme unique critère de choix du futur architecte (alors que d’autres projets similaires ont été préparé avec d’autres critères très pertinents comme l’architecture envisagée, l’approche générale, les délais d’exécution, etc.)
  • Un dossier présenté en période dites « d’affaires prudentes » durant laquelle le Ministre des Pouvoirs locaux recommande pourtant vivement de ne prendre aucune décision de ce genre pour éviter de mettre les futurs élus communaux devant le fait accompli (en étant contraints d’assumer des décisions que leurs prédécesseurs auront pris).

A la demande de notre groupe, le dossier de l’école de Dorinne-Spontin a une nouvelle fois été abordé. En cause cette fois-ci, l’attribution du marché de travaux mi-juillet qui, selon-nous, soulève plusieurs questions.

  1. Nous avons noté certains changements de matériaux (toiture végétalisée désormais traditionnelle, disparition de l’isolation en fibre de bois, remplacement du parquet par du Lino, remplacement des parois en bois par du plâtre, …) mettant à mal le côté durable et innovant pourtant souhaité dès le début du projet.  A regrets selon la réponse fournie par le Collège, mais nécessaire pour que « ça rentre » dans le budget prévu.
  2. Renseignements pris, ces changements de matériaux, notamment sur l’aspect extérieur du bâtiment, pourraient avoir une incidence sur la validité du permis d’urbanisme délivré il y a un an. Avec des réponses diverses selon qu’elles venaient de l’échevin en charge du dossier ou du bourgmestre, aucun d’eux n’a semblé partager nos inquiétudes, ni même envisager de vérifications.
  3. Nous avons également rappelé les délais particulièrement serrés pour la réalisation de ce chantier (dont la fin doit impérativement intervenir pour juin 2026 au risque de perdre les subsides promis). Ici aussi, le fait que le début du chantier soit finalement planifié pour octobre (au début de la période de mauvais temps…) plutôt qu’en août comme annoncé il y a quelques mois, ne semble pas non plus inquiéter davantage les élus, qui nous assurent que tout est sous contrôle.
  4. Le dossier comprend aussi ce que nous appelons « des fausses économies » (réductions drastiques du nombre de panneaux photovoltaïques, report de certaines peintures, suppression du mobilier encastré et de la cuisine, etc.) qui vont inévitablement engendrer des dépenses ultérieures, sans doute à des prix et autres conditions de financement bien différentes que celles qu’on pouvait avoir aujourd’hui.
    Mais la majorité a l’esprit apaisé ; l’actuelle addition « rentre dans le budget », le reste n’étant sans doute que pure futilité…
  5. Nous avons également des prix qui interpellent. Sans même avoir subi la moindre modification, nous constatons que le prix de certains postes a fondu de moitié, non sans susciter quelques questions sur la fiabilité des prix ou la qualité des marchandises. Pire, alors que nous espérions avoir des prix réduits, plusieurs postes font l’objet de prix revus à la hausse, parfois importantes. Et d’ajouter que certaines fluctuations se marquent en semaines d’écart seulement. Nous avons ainsi noté que le prix des portes et fenêtres avait gonflé de 15% entre les prix remis le 13 mai et ceux transmis le 14 juin. Nous constatons aussi de très fortes variations dans les prix du matériel électrique.
    Aucune réponse ne nous a été communiquée à ce sujet.

S’il est vrai que rien n’obligeait le Collège à répondre à nos interrogations séance tenante, nous  attendions toutefois qu’un dossier aussi important aie été analysé avec minutie et que le Collège soit en mesure de justifier spontanément de tels éléments. Mais c’était sans compter qu’aucun comparatif n’aie visiblement été réalisé, ni par le Bureau d’étude, ni par l’échevin en charge du dossier ou ses collègues, pour analyser l’évolution des prix de chaque poste entre l’offre de base (en décembre) et celle définitive (mi-juin).
Ignoraient-ils les réponses ou ont-ils simplement refusé de nous les fournir ? Nous ne le saurons jamais…
Pour EPY, dans un cas comme dans l’autre, c’est un manque de professionnalisme évident !

Comme Bertrand Custinne l’a déclaré en séance, l’objectif de cette intervention n’était plus d’ergoter sur la volonté politique de créer – ou pas – une école, mais bien de désormais veiller à ce que le dossier évolue au mieux et que les intérêts de la commune soient préservés et qu’on aboutisse au mieux pour chacun. Nous sommes aujourd’hui loin d’être rassurés sur l’avenir de ce dossier… Nous avons par contre bien noté l’empressement du Bourgmestre à venir au secours de l’Echevin en charge du dossier qui, bien qu’ayant visiblement assisté aux nombreuses réunions, semblait bien en peine de tout maîtriser et de savoir répondre à nos questions. Doit-on y voir un signe quelconque en vue du 13 octobre… ? Chacun appréciera.

Avant la clôture de la séance, Géraldine Biot a interrogé la majorité sur l’évolution des tarifs de la salle du Maka qui, selon une récente analyse, ont été modifiés courant 2023 sans l’aval du conseil communal. Au nom du Collège, l’échevin Defresne a d’emblée admis une carence dans ce dossier et que rien n’avait été fait sous cette mandature. Pire, aucun d’eux ne semblaient se souvenir qu’un tarif a été validé par le Conseil communal en avril 2013. Seul hic, c’est que les prix demandés aujourd’hui n’ont donc strictement aucune base juridique, ce qui ouvre la voie à des recours et autres demandes de remboursement, que ce soit par les clubs ou les locataires occasionnels concernés.

A la lueur de ces différents points, il semble temps que cette législature se termine et qu’une gestion plus professionnelle et plus rigoureuse s’installe à la maison communale.

12 millions € de nouveaux emprunts en 2024  : de la pure folie !

12 millions € de nouveaux emprunts en 2024  : de la pure folie !

Le 29 avril dernier, la majorité (LBS et La Relève) présentait le premier ajustement budgétaire de l’année 2024. Outre quelques corrections « techniques » justifiées, c’est surtout la somme des nouveaux emprunts envisagés pour cette année – 12 millions € – qui a retenu notre attention. Pour EPY, c’est de la pure folie qui va peser sur les finances communales de nombreuses années.

Le printemps est souvent l’occasion d’approuver les comptes communaux de l’année précédentes et d’effectuer un premier ajustement budgétaire pour l’année en cours. Ce fut le cas lors de la séance du Conseil communal de ce lundi 29 avril.

Du côté des comptes 2023, près de 14 millions € ont été dépensés pour les dépenses ordinaires. Parmi celles-ci, on retrouve :

  • plus de 6 millions € de dépenses de personnel,
  • près de 2 millions € de dépenses de fonctionnement (assurances, énergie, etc.),
  • 3,3 millions € de dotations diverses (dont celle au CPAS, à la zone de secours et à la zone de police),
  • près d’1,2 million € de remboursements d’emprunts
  • et une « mise en provision » de 850.000 €.

Ces dépenses sont compensées par des recettes d’environ 15 millions €, ce qui laisse place à un boni d’1,3 million €. Celui a été réinjecté dans la comptabilité 2024.

S’agissant des ajustements au budget 2024, la plupart des nouveaux chiffres sont justifiés.

Notre groupe a cependant épinglé quelques dossiers plus spécifiques dont notamment :

  • l’école de Dorinne-Spontin pour laquelle un crédit de 5,5 millions € est toujours inscrit au budget alors que les dernières remises de prix connues dépassaient largement cette enveloppe.
  • la maison des associations de Godinne qui, selon un engagement de la majorité en 2022, ne devait pas dépasser 1 million €, TVA et honoraires d’études compris. Et qui est aujourd’hui présenté avec un budget de 1,5 million € hors honoraire.
  • Le projet de verdurisation du centre d’Yvoir qui, hors frais d’études, est envisagé pour un montant de 580.000 €.

12 millions € de nouveaux emprunts !

Le plus inquiétant de cet ajustement budgétaire est la somme des emprunts envisagés pour cette seule année. 12 millions € ! Ils devraient servir à financer certains dossiers non financés en 2023 mais aussi à des projets comme l’école de Dorinne-Spontin, la réfection des rues du Blacet et du Redeau à Yvoir, à l’aménagement de l’ancien camping de Spontin, à la maison des associations de Godinne, au complexe sportif de Godinne, …

S’ils se confirment tous, la commune aura plus que doublé son endettement global en une seule année (puisqu’au 31 décembre 2023, la somme totale de notre dette s’élevait à 10,6 millions €). Même si certains emprunts sont à taux faible voire à taux zéro, leur remboursement va considérablement peser sur les budgets communaux des 10-20-30 ans à venir. On parle d’environ 400.000 € de remboursements annuels supplémentaires… Du jamais vu, autant que de la pure folie à laquelle notre groupe ne peut souscrire.

Double langage…

Avant le vote global, les élus EPY ont demandé un vote spécifique sur le dossier de Godinne et celui de la verdurisation. Nous nous sommes abstenus sur le premier (dans l’attente d’éléments plus précis quant au montant des travaux envisagés) et nous avons voté contre le second. Tous les autres élus ont voté « OUI », non sans surprise, notamment à l’égard des élus LBS qui ne cachent pourtant pas leur manque d’enthousiasme sur ces dossiers…

Un exemple supplémentaire de la cohérence entre les paroles et les actes à laquelle le groupe EPY est farouchement attaché ; ce qui n’a pas l’air d’être le cas chez tout le monde.

Et Bertrand Custinne de conclure : « c’est bien beau de râler sur Facebook ou dans la rue mais si c’est pour ne rien dire au moment du vote…. à quoi bon ?! »

Ecole de Dorinne-Spontin : encore plus cher que prévu

Ecole de Dorinne-Spontin : encore plus cher que prévu

Lors du dernier Conseil communal, le groupe EPY a demandé de faire le point sur les remises de prix des entreprises consultées pour la construction de la nouvelle école. Verdict : les offres reçues sont entre 20 et 30 % plus chères que les estimations faites par le bureau d’architecture. Ce qui, si les choses restent en l’état, devrait porter le coût de se projet à plus de 7 millions €. Inconcevable pour EPY, autant que pour la Fédération Wallonie-Bruxelles qui commence à sérieusement s’inquiéter de l’ampleur du projet. Un nouveau vote est prévu au Conseil de février.

Comme nous l’indiquions dans notre article du 21 septembre, l’accouchement de ce dossier se fait dans la douleur. D’abord conçu dans la précipitation et avec une concertation toute relative, entrainant l’incompréhension et le refus d’une grosse partie de la population, c’est désormais sur le plan budgétaire que le problème se situe. D’abord annoncé (en avril 2021) pour un budget de 3,3 millions €, hors frais d’étude, le chiffre annoncé en août dernier s’élevait à 4,950 millions € auxquels il faut ajouter les frais d’étude (+/- 500.000 €), de parking et de la liaison douce entre l’école et Dorinne ; ce qui laissait supposer une dépense d’environ 6 millions €. Plus de 60 % plus cher que le coût annoncé il y a 3 ans. Il restait à voir si les offres sollicitées correspondaient aux estimations.

Comme à notre habitude, nous avons tenu à suivre ce dossier de près et, lors de la séance du Conseil communal de janvier dernier, nous avons interrogé la majorité sur les offres reçues, leur analyse et les conclusions à en tirer. Et le bourgmestre d’admettre que les offres présentaient des chiffres entre 20 et 30% plus élevés que les estimations. Non sans ajouter que la représentante de la Fédération Wallonie-Bruxelles (qui subsidie ce dossier pour 3,3 millions €) commençait à trouver également ce budget excessif.

Au nom du groupe EPY, Géraldine Biot-Quevrin a demandé à la majorité ce qu’elle comptait faire vu la situation. Ce à quoi le bourgmestre a répondu que le Collège réfléchissait à différentes options pour faire baisser la note : phasage, relance d’une nouvelle procédure de marché public et de consultation des entreprises, … le tout en concertation avec la Fédération Wallonie-Bruxelles. Si nos élus concèdent volontiers qu’il y a peut-être moyen d’épargner quelques miliers d’euros ci ou là, ils se sont montrés dubitatifs quant à la possibilité d’atteindre 1 million € d’économie pour en revenir à l’estimation du bureau d’étude.

Le dossier reviendra sur la table du Conseil ce lundi 26 février avec, en effet, la proposition d’une nouvelle procédure de marché. Nous serons particulièrement attentifs aux arguments que la majorité ne manquera pas d’exposer pour maintenir le cap dans ce projet en dépit de la situation de plus en plus compliquée. Et nous ne manquerons pas de vous tenir bien évidemment informés de ce qui sera décidé.

Le temps presse…

Pour rappel, les travaux doivent être terminés pour juin 2026 au risque de tout simplement perdre les subsides. Un peu plus de deux ans pour boucler la procédure d’attribution du marché et réaliser le projet nous semble de plus en plus compliqué, d’autant qu’on n’est jamais à l’abris d’imprévus et autres retards. Vu les montants en jeu, il ne faudrait pas que l’entêtement de la majorité, y compris à vouloir se projet quoi qu’il en coûte aux deniers communaux, nous fasse perdre le précieux subside et que l’ensemble de l’investissement soit à charge de la commune.

Budget 2024 : des dépenses et des emprunts records

Budget 2024 : des dépenses et des emprunts records

Comme chaque année, le dernier conseil de décembre a été l’occasion de parler « gros sous » avec les discussions et le vote du budget 2024. Pour le dernier exercice du style de cette législature, la majorité n’a pas ménagé ses efforts pour… envisager plus de 26 millions € de dépenses et ainsi exploser tous les records, y compris au niveau des emprunts ; ce qui a justifié le vote négatif des élus EPY.

A Yvoir, entre les dépenses récurrentes et les nouveaux investissements, on avait l’habitude d’avoir un budget avoisinant les 16-17 millions €. Avec plus de 26 millions de dépenses envisagées pour cette nouvelle année, jamais les finances communales n’auront été autant sous tension. Et la majorité de tenter de se justifier par l’indexation des salaires, une augmentation de la dotation du CPAS et des gros projets qui sortent en même temps. Raisons objectivement correctes mais ça n’en est pas moins réducteur ! Explications :

Dépenses de personnel : ce poste s’élève à environ 7 millions € ; soit une augmentation de 50% rien que sous cette législature. Si celle-ci s’explique en partie par l’indexation des salaires relative à la forte inflation de ces dernières années, il nous faut aussi pointer le choix délibéré de la majorité de recourir et d’engager un certain nombre d’agents avec un profil de bachelier ou d’universitaire. Si on peut partager cette décision pour l’un ou l’autre « poste-clé » dont la technicité requiert un certain degré de connaissances, nous maintenons qu’il n’était peut-être pas indispensable d’avoir autant de profils de ce type ou d’ouvrir des procédures de promotion à ce point « généreuses ». Il n’empêche qu’il faut désormais assumer et que ça pèse lourdement sur le budget.

De nouveaux emprunts pour 10 millions €.

La charge de la dette (ou le remboursement des emprunts et des intérêts qui y sont liés) est, ici aussi, en forte augmentation. De 886.000 € en 2018, ce chiffre annoncé (sur papier…) pour 2024 est de 1.255.000 € mais devrait – comme confirmé par le Bourgmestre lors de la dernière séance du Conseil communal, bondir à 1,5 voire 1,6 million € pour 2025 ! En cause : près de 10 millions € à emprunter en 2024 pour financer la part non-subsidiée de quelques « gros dossiers » (école de Dorinne-Spontin, salle de Mont, agrandissement de l’hôtel de ville, …).

La combinaison de toutes ces données, de la hausse des dossiers d’aide sociale (via le CPAS) et d’un tassement légitime des recettes fiscales ont eu pour effet d’afficher un résultat négatif de ce budget. Heureusement, des provisions sont disponibles et ont permis d’équilbrer le budget mais utiliser le bas de laine communal pour éponger des dépenses qu’on aurait pu mieux anticiper ou limiter n’est pas une solution durable. Sans compter que, notamment pour la question des emprunts, leur conséquence sur nos finances et nos capacités d’investissement vont se faire ressentir durant 15-20 ans au minimum ! Pour EPY, ce n’est pas la gestion saine et responsable que nous sommes en droit d’attendre.

Côté investissements…

On retrouve notamment la nouvelle école de Dorinne-Spontin (environ 6 millions €), les travaux de la salle La Victorieuse à Evrehailles, l’agrandissement de l’hôtel de ville (+ de 2 millions €), la rénovation de la rue du Redeau à Yvoir (+ d’1 million €)…

Au nom du groupe EPY, Bertrand Custinne a regretté qu’aucun crédit ne soit prévu pour l’entretien des espaces publics – et notamment des cimetières – alors que la majorité s’y était engagée il y a quelques mois… alors que les deux groupes de la majorité maintiennent des crédits de plusieurs centaines de milliers d’euros dans des dispositifs cyclopédestres à des endroits dont le caractère indispensable n’a toujours pas été démontré !

Nous avons également suggéré une participation des carrières aux travaux de la rue du Redeau (dont l’état est clairement imputable au charrois des camions toujours plus nombreux et plus lourds).

Ces différentes explications ont largement justifié le vote négatif que nous avons posé sur ce budget préparé par les groupes LB et La Relève.