Purnode : un nouveau complexe dont la gestion pose question

Purnode : un nouveau complexe dont la gestion pose question

Il y a quelques semaines, le nouveau complexe sportif de Purnode a été inauguré. Si nous n’avons aucun problème quant à la conception et à la réalisation du bâtiment, le montage du dossier, l’absence d’optimalisation financière et, in fine, la gestion du bâtiment sont le reflet d’une précipitation politique indigne d’élus actuels.

Rétroactes

L’idée de rénover cette salle purnodoise est née sous la précédente mandature, au moment où l’ancienne Salle Saint-Remacle était en vente par son propriétaire, la Brasserie du Bocq. La majorité de l’époque (dont EPY faisait partie) a estimé que 2 salles étaient suffisantes pour le village (le patronage et le complexe) et qu’il n’était donc pas opportun d’envisager l’achat d’une 3ème. Cependant, en parallèle, nous décidions d’étudier les possibilités d’amélioration de la salle du Complexe sportif. Face au premières estimations reçues pour les travaux (on dépassait déjà les 6 à 700.000 € à l’époque), il était pour nous inconcevable que la commune prenne cette dépense totalement à sa charge et nous décidions de le proposer comme nouveau projet dans le programme de l’actuel ou futur PCDR. Grâce à ce mécanisme, nous pouvions obtenir jusqu’à 80% de subsides, avantage non négligeable même si la procédure d’élaboration du dossier était nettement plus longue. Seul l’échevin M. Colet était contre cette stratégie et voulait “aller vite”, quitte à se passer de ces subsides aussi intéressants et donc à faire perdre de l’argent à la commune. Dans la mesure où ces travaux étaient attendus mais pas d’une urgence impérieuse, le délai n’était pas un problème. Et les autres membres de la majorité s’étaient fort heureusement rangés derrière l’option permettant d’optimaliser les deniers communaux.

La majorité se précipite … et perd au moins 400.000 € !

L’idée est revenue sur la table de la nouvelle majorité dès le début de cette mandature. Et il semble que la voix de ce même échevin ait cette fois fait mouche puisque le projet a démarré mais avec, comme source de subsides, le Plan d’Investissement Communal permettant de décrocher “seulement” 300.000 € auprès de la Région wallonne ; alors que le PCDR aurait pu nous faire avoir entre 7 et 800.000 € de subsides. Une précipitation injustifiée qui coûte donc pas moins de 400.000 € à la caisse communale et que nous dénonçons depuis plusieurs années, en vain.

Une décision d’autant plus inconsciente que le coût des travaux – qui ne devaient au départ pas dépasser les 600.000 € (engagement soi-disant ferme de l’actuelle majorité…) – se chiffrent aujourd’hui à plus de 1,1 million €.

Nonobstant cet aspect financier, la conception du projet et sa réalisation sont très satisfaisantes. Tant l’auteur de projet que les diverses entreprises qui se sont succédés ont très bien travaillé et offrent un bâtiment de qualité, très accueillant pour les divers utilisateurs.

… et ne parlons pas des formalités de mise en gestion !

Cette note positive aurait dû suffire à boucler ce dossier, mais c’était sans compter sur les discussions et autres formalités liées à la gestion du bâtiment par la nouvelle asbl créée pour l’occasion. Si on salue sans équivoque la bonne volonté et la disponibilité des bénévoles qui la composent, ça ne doit pas pour autant éclipser la rigueur nécessaire à sa constitution et les conditions de mise en gestion que la commune impose. Et c’est ainsi que nos 3 élus ont égrainé durant plusieurs minutes divers éléments démontrant une nouvelle précipitation mais surtout des anomalies et un manque de concertation dans cette ultime étape du dossier :

  • une asbl dont les instances ne sont pas conforment à la Loi
  • la commune qui veut unilatéralement lui confier la gestion de l’ensemble du site – y compris les terrains de pétanque, de foot, la plaine de jeux, etc. – sans jamais l’avoir concerté avec qui que ce soit au préalable et faisant fi des lourdes responsabilités quelle fait dès lors poser aux responsables de l’asbl
  • un plan financier dont certains chiffres paraissent déconnectés de la réalité
  • un prêt de 12.000 € de la part de la commune au profit de l’asbl, dès cette année 2024, sans la moindre garantie que les fonds serviront bel et bien à l’achat d’équipements ni sans obligation de les utiliser tout de suite

Nous avons également regretté que la commune n’ait pas fait en sorte de répondre aux objections des clubs sportifs, de les rassurer et de leur permettre d’intégrer l’organe de gestion. Et aussi qu’elle consente à valider une convention de gestion avec une asbl dont les statuts contiennent des mentions inédites et qui démontrent davantage une volonté de tenir certaines personnes à l’écart qu’un réel sens de l’ouverture et du consensus.

Face à ces éléments, nous avons proposé un report du point le temps des améliorations nécessaires. Alors que nous nous attendions à ce que ce soit le cas vu les propos tenus par plusieurs membres de la majorité (qui semblaient acquiescer à nos remarques) et vu aussi le fait que le Bourgmestre, visiblement interpellé par nos propos, réclama (pour la première fois dans l’histoire politique de la commune) une suspension de séance pour s’entretenir avec “sa” majorité, quelle ne fut pas notre surprise de voir le point mis au vote moyennant quelques adaptations à la marge mais validant sans condition supplémentaire la convention de gestion avec ladite asbl. Si cette attitude ne nous étonne pas dans le chef de l’échevin en charge du dossier (qui est par ailleurs membre de ladite asbl…), nous sommes particulièrement surpris et déçus par la légèreté avec laquelle les autres élus de la majorité ont finalement expédié ce dossier manifestement bancal.

Nous espérons que la nouvelle mandature communale permettra de corriger le tir ; nous y serons en tous cas attentifs.